lundi 3 septembre 2018

Les heures souterraines, de Delphine de Vigan, lu par Marianne Epin


Auteur·trice·s : Delphine de Vigan
Lecteur·rice·s : Marianne Epin
Éditeur·trice : Audiolib
Pages / durée : 249 pages / 359 minutes
Date de parution : 2010
Genre·s : Contemporain

Synopsis : Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n'ait été dit, sans raison objective, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte. Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l'attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l'immense solitude qu'elle abrite. Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d'eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur.

Mon avis : C'est un peu par hasard que j'ai voulu découvrir ce livre, que j'ai choisi en version audio à la médiathèque, pour lire tout en marchant. Et quel choix judicieux ! C'est le second livre de Delphine de Vigan que je découvre, après No et moi, et je sais que ce ne sera pas le dernier parce que j'ai vraiment beaucoup aimé !

Nous suivons deux destins qui vont s'entrecroiser, un jour de mai : celui de Thibault, un médecin qui travaille à Paris, et qui est sans cesse dans sa voiture pour aller chez les patient·e·s et qui vient de quitter la femme qu'il aime ; et Mathilde, une cadre qui se rend tous les jours en métro à son travail, sans aucune raison depuis quelques mois, parce qu'elle n'a plus rien à faire... 

Tout d'abord, avant de commencer ma lecture, je savais seulement que deux personnages allaient se rencontrer, mais rien de plus... J'ignorais que cet ouvrage allait traiter du harcèlement moral au travail, ce qui était, finalement, la thématique centrale puisque nous allons plus suivre Mathilde que Thibault. 

Cela me convenait parfaitement, parce que c'est un sujet dont nous ne parlons pas encore suffisamment, alors qu'il détruit des vies chaque année. Marianne Epin parvenait à retranscrire les émotions transmises par Delphine de Vigan, en jouant sur les intonations de voix, et cela rendait le texte encore plus percutant. Nous allons voir Mathilde qui, petit à petit, n'a plus de travail à effectuer, reçois sans cesse des piques de son supérieur hiérarchique et se retrouve payée à rien faire. 

J'ai éprouvé plus d'empathie pour elle que pour Thibault, personnage que j'ai trouvé moins intéressant et dont nous apprenions moins de choses, mais qui a son utilité dans le récit. Il vient de quitter la femme qu'il aimait sans que ce soit réciproque, et sa vie est un peu chaotique. Mais Mathilde a su me toucher, et je comprenais parfaitement les mécanismes qui s'étaient opérés en elle, et qui faisaient qu'elle restait quasiment sans réaction face à ce qu'elle subissait. 

Delphine de Vigan a su manier avec brio les mots afin de nous parler du chagrin d'amour et du harcèlement moral, et retranscrire parfaitement le sentiment des personnes harcelées. J'écoutais ce livre en retenant mon souffle. Tout était si réel, parce que l'autrice a véritablement dépeint la réalité. 

16/20

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