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lundi 19 février 2018

À vif, de Kery James


Auteur.trice.s : Kery James
Éditeur.trice : Actes Sud
Collection : Papiers
Pages : 32
Date de parution : 6 septembre 2017
Genre.s : Théâtre

Synopsis : L'Etat est-il seul responsable de la situation actuelle des banlieues en France ? Deux élèves avocats, Soulaymaan Traoré et Yann Jareaudière, défendent des positions opposées. Le premier atteste que les citoyens sont responsables de leur condition. Pour le second, l'Etat est coupable. Ils ont de la répartie, ils crient, ils rient aussi. Un dialogue éclatant et passionné : l'exercice convoque deux France pour enfin les faire s'entendre.

Mon avis : Ayant assisté à une des représentations, je voulais me replonger dedans grâce à cette lecture, et ça a été plutôt réussi. Tout en lisant, j'avais les voix des comédiens Kery James et Yannik Landrein dans la tête, et cela me rappelait des souvenirs. 

Dans cette histoire, il y a deux personnages - et un narrateur, qui intervient de temps à autre. Deux élèves avocats débattent dans un amphithéâtre : "L'Etat est-il le seul responsable de la situation actuelle des banlieues en France ?". Yann Jareaudière affirme que oui, Soulaymaan Traoré que non. 

C'est une pièce de théâtre en toute simplicité : peu de décors et d'actions, mais plutôt de longs discours... et c'est justmement ce qui fait la force de cet écrit. Kery James, l'auteur, tient à ces personnages des propos pertinents et des arguments bien avancés... Ainsi, bien que les deux points de vue soient opposés, j'y trouvais dans tous les cas des réflexions intéressantes que je partageais.

Kery James est un rappeur que j'apprécie énormément, et j'ai trouvé que la pièce était formidablement bien écrite et jouée. C'était tellement beau que j'en avais pleuré. Le texte est engagé, les paroles émouvantes, et ça amène une véritable réflexion... C'est aussi une façon de faire venir des personnes de milieus complètement opposés, de les réunir... 

J'ai adoré redécouvrir ce texte, lire ces mots qui m'avaient tant touchée lorsqu'elles étaient dites par les comédiens, et continuer ma propre réflexion sur le rôle de l'Etat par rapport aux banlieues. 

Je vous recommande chaleureusement de lire ce livre et, si vous en avez l'occasion, d'aller au théâtre pour voir cette merveilleuse pièce !

16/20

jeudi 25 janvier 2018

Harry Potter et l'Enfant Maudit, de Jack Thorne, John Tiffany et J.K. Rowling


Auteur.trice.s : Jack Thorne
Scénariste.s : Jack Thorne
Traducteur.trice.s : Jean-François Ménard
Éditeur.trice : Gallimard
Pages : 341
Date de parution : 14 octobre 2016
Genre.s : Théâtre, fantasy

Synopsis : Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

Mon avis : Harry Potter, c'est la saga qui a une place très importante dans mon coeur depuis pas mal d'années déjà. Alors, pourquoi ne me suis-je pas précipiter pour lire ce livre, alors même que je l'ai acheté lors de sa sortie ? Eh bien, parce que je redoutais de ne pas aimer. Et c'est bel et bien arrivé. 

À la plume, nous avons non pas J.K. Rowling, mais Jack Thorne (qui est scénariste). Je savais déjà que ça allait être différent, mais je me disais que l'autrice elle-même avait validé la pièce. J'ai débuté ce livre en ayant cela à l'esprit, et en gardant également en tête qu'il s'agissait pas d'un roman mais d'une pièce de théâtre. 

Je ne suis pas habituée à ce style littéraire, ayant découvert ma première lecture du genre récemment. Je savais bien que les descriptions ne seraient pas très fouillées et serviraient plutôt à l'action, et qu'il y aurait beaucoup de dialogues. Le problème ne se situe pas là. 

Nous allons suivre Albus Severus, le second fils d'Harry Potter, qui a vieilli depuis la bataille de Poudlard, et qui a eu trois enfants avec Ginny (les deux autres étant James et Lily). Mais le problème, c'est que le jeune garçon ne parvient pas à se défaire de cet héritage familial, pas toujours facile à porter. À côté de ça, le passé d'Harry refait surface... 

Nous tenions pourtant un bon scénario, et je me disais que ça allait me donner une meilleure idée de ce que les personnages de la saga étaient devenus. Eh bien, pour être honnête, je préfère oublier tout ce que j'ai appris dans ce livre, tant ça me paraît abracadabrant. 

Les situations les plus grotesques s'enchaînent (j'avais envie de rire et de pleurer au passage de la sorcière aux bonbons dans le train), et la finesse que nous avons pu découvrir dans les sept tomes n'est absolument pas présente. Ce n'est même pas que la pièce a pris quelques libertés par rapport à l'oeuvre : c'est qu'elle ne respecte même pas certaines choses. Il y a de nombreux éléments qui me laissent penser qu'il s'agit d'une fanfiction, notamment quelque chose qui a été utilisé et réutilisé dans le genre (celles et ceux qui ont lu le livre savent de quoi je parle). 

C'est notamment ça, qui est un point central du livre, qui m'a dérangée. C'était si cliché que ça en devenait ridicule. Ce n'était absolument pas crédible. Les personnages eux-mêmes ne sont pas respectés - notamment Hermione et Ron. L'apparition des nouveaux est assez faible, mis à part Albus et Scorpius. J'ai bien aimé ce dernier, j'ai trouvé qu'il avait une personnalité très intéressante et que cela lui correspondait plutôt bien. L'évolution de son père, Drago, m'a également plu. C'est bien la seule, je crois. 

J'ai passé un moment agréable malgré tout, c'était chouette de retrouver cet univers... l'histoire se dévore, étant donné la manière simpliste (ce n'est pas une critique et c'est normal, rappelons qu'il s'agit d'un script) et c'était bouclé en à peine 24 heures. Voir la pièce de théâtre doit en jeter un peu, et ça doit être bien plus plaisant. 

Pour conclure, malgré quelques points positifs, c'est une très grosse déception. Et pourtant, je n'attendais pas grand chose de cette lecture.

9/20

jeudi 2 novembre 2017

Médée, de Jean Anouilh


Auteur.trice.s : Jean Anouilh
Éditeur.trice : La table ronde
Collection : La petite vermillon
Pages : 91
Date de parution : 1997
Genre.s : Théâtre, classique

Synopsis : Médée, terrible Médée ! Femme révoltée qui trahit son père, tua son frère pour l'amour de Jason et la conquête de la toison d'or. Dix ans après, Jason se déprend de Médée et s'apprête à épouser la fille de Créon, roi de Corinthe. Refusant la fuite et le " bonheur, le pauvre bonheur ", Médée va continuer à semer le feu ...
" Je t'ai aimée, Médée. J'ai aimé notre vie forcenée. J'ai aimé le crime et l'aventure avec toi. Et nos étreintes, nos sales luttes de chiffonniers, et cette entente de complices que nous retrouvions le soir, sur la paillasse, dans un coin de notre roulotte, après nos coups. J'ai aimé ton monde noir, ton audace, ta révolte, ta connivence avec l'horreur et la mort, ta rage de tout détruire. J'ai cru avec toi qu'il fallait toujours prendre et se battre et que tout était permis."

Mon avis : Je n'aurais peut-être jamais découvert cette pièce si le mythe n'avait pas été le sujet principal du nouveau roman de David Vann, L'obscure clarté de l'air. Je tenais absolument à découvrir une autre version avant de lire ce dernier, et je me suis penchée vers celle de Jean Anouilh suite aux conseils d'une amie. 

Médée, c'est l'histoire de cette femme qui aime Jason au point de faire du mal, de trahir son propre père et de tuer son frère pour lui. Mais, dix ans après, Jason va épouser la fille du roi de Corinthe, Créon. Médée, folle de rage, va semer la destruction autour d'elle... 

C'est la première fois que je lis une pièce de théâtre, et c'est assez perturbant, mais ça reste plaisant. J'ai découvert le style de Jean Anouilh à travers la réécriture de ce texte, j'ai fait la connaissance de Médée, trop passionnée et trop entière pour ne pas s'auto-détruire. Cette héroïne est un personnage fascinant, que j'ai hâte de retrouver dans le livre de David Vann, que je lirais prochainement. 

Je dois avouer que ça m'a donné envie de lire plus de théâtre, plus de classiques... J'ai tendance à ne pas me tourner vers ces genres qui sont pourtant très intéressants, cette lecture me l'aura prouvée. 

14/20