mardi 12 novembre 2019

Enferme-moi si tu peux, d'Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg


Illustrateur·trice·s :  Terkel Risbjerg
Scénariste·s : Anne-Caroline Pandolfo
Coloriste·s : Terkel Risbjerg
Éditeur·trice : Casterman
Pages : 168
Date de parution : 1er mai 2019
Genre·s : Bande dessinée, biographies

Synopsis : Six récits de vie étonnants qui interrogent sur des capacités trop rarement explorées de l’esprit humain.
Entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle, femmes, pauvres, malades et fous n’ont aucun droit. Parmi eux, Augustin Lesage, Madge Gill, le Facteur Cheval, Aloïse, Marjan Gruzewski et Judith Scott sont enfermés dans une société qui les exclut. Ils vont pourtant transformer leur vie en destin fabuleux. Un jour, du fond de leur gouffre, une inspiration irrépressible leur ouvre une porte. Sans culture, sans formation artistique, ils entrent comme par magie dans un monde de créativité virtuose. Touchés par la grâce ou par un « super-pouvoir de l’esprit », ils nous ont laissé des œuvres qui nous plongent dans un mystère infini.

Mon avis : L'an passé, grâce au prix en bulles de la médiathèque, je découvrais Serena, le dernier ouvrage d'Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg, adapté d'un roman de Ron Rash. Cette fois, la bibliothèque m'a permis de découvrir un fabuleux ouvrage : Enferme-moi si tu peux !

Mais de quoi parle-t-il ? Eh bien, il s'agit de l'histoire atypique de six artistes : Augustin Lesage, Madge Gill, Le facteur cheval, Aloïse, Marjan Gruzewski et Judith Scott. Ces personnes étaient soit des femmes, des malades, des ouvriers·ères, des fou·folles ou des pauvres et, par conséquent, à l'époque où elles ont existé (entre le 19 et le 20ème siècle), elles n'étaient pas censées créer de l'art aux yeux de la société.

Seulement, par un hasard, une révélation ou une voix qui leur a parlé, ses six personnes se sont mises à dessiner, à peindre, à sculpter... Puis, leur oeuvres ont été plus ou moins (re)connues, plus ou moins exposées au grand public... Et ce livre permet de les découvrir. Non seulement les oeuvres, superbement illustrées par Terkel Risbjerg, mais aussi les artistes. 

En effet, chacun·e d'entre elleux va, tour à tour, raconter son histoire et, à la fin de ce récit, le prochain personnage prend le relai, ce qui permet une interaction entre les six protagonistes. J'ai beaucoup aimé cette narration singulière, menée par Anne-Caroline Pandolfo, qui amenait des discussions très intéressantes. 

La réflexion autour de la folie et de l'art sont particulièrement pertinentes, selon moi. Ces six personnes relatent leur triste histoire, jusqu'à la découverte de l'art. Je ne connaissais aucun·e d'entre elleux, et cette découverte m'a fait apprécier encore plus ce livre.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Les illustrations sont très belles, et j'aime bien le style de Terkel Risbjerg, mais particulièrement l'utilisation qu'il a faite des couleurs, mettant en avant le triste récit, mais aussi les œuvres représentées. Quant au scénario, comme je l'ai déjà signifié, il était passionnant, à la fois grâce aux histoires contées mais aussi à la façon dont l'autrice a narré les récits. 

16/20

2 commentaires:

  1. Ta chronique me donne envie de courir acheter le livre, ce que je risque sûrement de faire...Je ne fais que d'entendre parler de cet ouvrage qui m'a l'air passionnant. Après avoir lu "Le bal des femmes", comment ne pas résister...d'autant plus qu'il est narré sous le prisme de l'art, domaine qui me touche tout particulièrement et dont la profusion d'artistes "fous/folles" est considérable. Comme qui, l'art peut permettre de s'exprimer, de faire part de ses angoisses, et de palier au manque, parfois affectif, qui ouvre des plaies psychologiques. Je meurs d'envie de le lire ! Et comme tu le dis, les illustrations ont l'air très très belles.

    RépondreSupprimer