mardi 11 septembre 2018

Le Chat du Rabbin, de Joann Sfar


Illustrateur·trice·s : Joann Sfar
Scénariste·s : Joann Sfar
Éditeur·trice : Dargaud
Collection : Poisson Pilote
Genre·s : Bande-dessinée, humoristique

Synopsis : Un chat qui pense, c'est déjà étonnant. Alors, un chat qui parle... C'est pourtant ce qui se passe le jour où le félin du rabbin avale tout cru le perroquet de la maison. Mais le plus étonnant, c'est qu'il veut à tout prix faire sa bar-mitsva...


Mon avis : 

La Bar-Mitsva, tome 1 (48 pages) : J'ai une amie qui aime énormément de Joann Sfar qui m'a prêté ce livre dans lequel je me suis lancée sans vraiment savoir de quoi il en retournait...

Il s'agit d'un chat qui, après avoir mangé un perroquet, acquiert la parole... et il a beaucoup de choses à dire, ce qui ne plaît pas forcément à son maître, un rabbin qui ne veut plus que l'animal s'approche de sa fille pour ne pas lui mettre de mauvaises choses dans la tête... Le chat, qui est plutôt intelligent, décide de devenir un bon juif et de faire sa bar-mitsva afin de pouvoir de nouveau être en contact avec la fille du rabbin...

Dans une ambiance un peu loufoque, Joann Sfar traite d'un sujet profond, à savoir la religion juive, que je connais pour ma part très peu. J'ai trouvé le propos intéressant, bien que la manière d'en parler soit déroutante. 

Au niveau des illustrations, je n'ai pas accroché plus que ça, mais c'était surtout le contenu qui prônait, pour cette bande-dessinée. 

14/20

Le Malka des Lions, tome 2 (48 pages) : Toujours narrateur de l'histoire, le chat continue de parler au rabbin et à sa fille, jusqu'à ce que, suite à un événement, il perde l'usage de la parole... Il devint alors spectateur de ce qui se passe, et voyant le rabbin s'entraîner pour une dictée en français afin d'être le rabbin officiel... Pendant ce temps, son cousin arrive en ville...

Ce second tome est chouette, même si la "punition" que le chat reçoit m'a un peu dérangée... En tous cas, j'ai pu en apprendre beaucoup sur la religion juive et les relations entre les différentes communautés et c'était intéressant. 

Encore une fois, Joann Sfar offre une critique sur la religion, tout en permettant à son lectorat d'en apprendre plus. Les injustices dues à la colonisation sont également évoquées, de manière intelligente. 

Un second tome dans la même veine que le précédent, que j'ai aimé, et qui me donne envie de lire la suite !

14/20

L'Exode, tome 3 (48 pages) : Cette bande-dessinée m'a surprise par rapport aux tomes précédents. La fille du Rabbin, Zlabya, s'est mariée et elle se rend avec son mari, son père et le chat de ce dernier à Paris, afin de rencontrer sa belle-famille. 

Là-bas, le Rabbin va être confronté à une culture occidentale complètement différente de ce qu'il connaît, et c'est, dans un premier temps, un choc et un rejet... jusqu'à ce qu'il change un peu d'avis. Ce que j'ai trouvé étonnant, c'est qu'on ne sait pas vraiment d'où vient ce revirement. 

Les personnages quittent donc l'Algérie sous le soleil pour arriver à Paris, dans un temps grisâtre où il pleut sans cesse. Et le Rabbin est confronté à des cultures et une religion (le catholicisme) qu'il ne connaît pas vraiment. 

J'ai trouvé cet ouvrage intéressant parce que Joann Sfar pose la question des religions et des coutumes que les pratiquant·e·s choisissent d'adopter ou non. La réflexion du Rabbin semble un peu plus poussée et, bien que ce tome est un peu différent des précédents, on y retrouve toujours l'humour du chat (qui n'a toujours pas retrouvé la parole mais reste le narrateur de l'histoire). 

15/20

Le Paradis terrestre, tome 4 (52 pages) : Après un périple à Paris, voilà que le chat est de retour en Algérie, où il reste en présence du Malka des lions, puisque le rabbin est parti à Oran. Alors, accompagné du chat et du lion, nous allons écouter les histoires du Malka, qui apportent, entre autres, une réflexion sur la vieillesse. 

Malheureusement, ce personnage ne me plaisant pas plus que cela, j'ai un peu moins accroché avec ce quatrième volume, d'autant plus que les protagonistes comme le rabbin, sa fille et le chat sont moins présent·e·s. 

De plus, je trouvais qu'on s'éloignait un peu de l'intrigue de base et j'ai été un peu perdue, ne sachant pas bien où Joann Sfar voulait nous emmener. En revanche, l'auteur aborde la relation compliquée entre les juif·ve·s et les musulman·e·s, ce qui va amener une dimension plus intéressante à l'histoire. 

Bien qu'étant un poil en-dessous des volumes précédents, je suis curieuse de lire la suite et j'ai apprécié ma lecture.

13/20

Jérusalem d'Afrique, tome 5 (84 pages) : Suite au précédent volume que j'avais un peu moins aimé, je dois dire que celui-ci est, jusqu'à présent, mon préféré. Tout commence avec la commande de livres provenant de Russie par le mari de Zlabya. Seulement, au milieu de ces livres, il y a un homme russe, dont personne ne comprend la langue - mis à part le chat, que plus personne n'entend, désormais.

L'inconnu est également de confession juive, et ce sera l'occasion d'aborder plus amplement le racisme entre les peuples et même les discriminations entre les différentes communautés juives, selon leurs pratiques et leur couleur de peau... 

Comme le dit l'auteur lui-même au début du livre, il lui semblait superflu de faire un album contre le racisme, puisque le sujet avait déjà été abordé à maintes et maintes reprises. Mais ce qu'il dit aussi, c'est qu'il semblerait qu'il faille répéter les choses incessamment, afin qu'elles changent... Je suis entièrement d'accord avec lui, et j'aime particulièrement le côté engagé de cette série, notamment pour ce cinquième tome. 

Mon passage favori a été, sans hésitation, la rencontre avec Tintin. La critique qui est apportée est plus que pertinente et Joann Sfar a tout de même réussi à amener la chose avec humour. Rien que pour ça, ce livre est génial !

15/20

Tu n'auras pas d'autre dieu que moi, tome 6 (54 pages) : C'est avec un peu moins d'entrain que pour le précédent que j'ai terminé le sixième volume de cette saga. Dans cette histoire, le chat apprend que sa maîtresse, Zlabya, est enceinte et il devient incroyablement jaloux. En effet, il aimerait être le "père de ses enfants" et craint d'être délaissé une fois l'enfant arrivé... 

Alors, le chat se plaint beaucoup dans ce livre, ce qui finissait par être agaçant, même si le voir (tenter de) revenir à sa condition animale était amusante. En revanche, j'ai trouvé que l'analyse du comportement humain était moins présente et moins pertinente que pour les autres volumes. 

Le dialogue entre le chat et le rabbin - sur l'utilité de la prière - étaient néanmoins intéressants et j'ai passé un bon moment de lecture, mais ce n'est pas le meilleur tome de cette série. Cela fait seulement quelques jours que je l'ai lu, et mon souvenir est déjà un peu flou... 

Cependant, c'est une chouette saga que j'ai hâte de poursuivre, d'autant plus je ne vais pas tarder à arriver à la fin... 

14/20

La Tour de Bab-El-Oued, tome 7 (84 pages) : Cette fois encore, nous avons droit à un tome assez conséquent puisqu'il comporte plus de 80 pages, dans lesquelles nous allons d'abord voir le chat jaloux du bébé de Zlabya, puis ce que l'inondation dans une mosquée va provoquer. Où les musulman·e·s pourraient prier ? Dans la synagogue ? Certainement pas ! Des extrémistes religieux, juifs, chrétiens et musulmans, vont alors s'allier afin que les croyant·e·s de différentes religions ne soient pas réuni·e·s...

La critique portée par Joann Sfar dans ce septième volume est plutôt intéressante, et l'humour est toujours au centre du livre. En effet, le chat a la langue bien pendue et n'hésite pas à poser un tas de questions, voire à ce moquer de son rabbin. 

Bien que l'histoire était amusante et passionnante, j'ai été un peu déroutée par les dernières pages, très surprenantes, qui m'ont fait un peu baisser mon appréciation de cette bande dessinée. 

Malgré ce petit bémol, c'était une chouette lecture et j'ai hâte de découvrir la suite !

14/20

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