mardi 25 septembre 2018

La Mère, la Sainte et la Putain, de Wendy Delorme



Auteur·trice·s : Wendy Delorme
Éditeur·trice : Au Diable Vauvert
Pages : 182
Date de parution : 2012
Genre·s : Essai, autobiographie

Synopsis : La Mère la Sainte et la Putain : ce sont les trois visages d'une femme qui raconte la gestation d'un enfant fait de mots, car ici, le texte est sa première mise au monde, avant l'être à venir .On suit toutes les étapes traversées par cette amazone libre, entre le moment où elle tombe amoureuse (l'errance puis la « chute d'organes, le cœur tombé dans l’estomac ») et celui où elle va enfanter : ces étapes, ce sont les trois statuts du titre de ce bref roman en forme de cri, violemment imposés au corps féminin dans un monde décrit sans concession.« La faculté d’adaptation de la femelle humaine est un miracle de la nature. C’est à ce jour la seule espèce qui sait muter en quinze jours de prédateur à invertébré. »« Les mots naissent de l’inconfort, de la plaie, de là où ça fait mal. Les mots sont le hurlement de l’animal blessé, le cri du soldat pendant la bataille, le rugissement de la lionne affamée. Les mots ne surgissent pas de la tranquillité. »« Parce que les mots sont plus grands que la chair, parce qu’ils lui préexistent et qu’ils lui survivront, parce que l’odeur d’une peau ça s’oublie, et que les mots ça se relit.Parce que le souvenir se floute, quand les mots ont fixé pour toujours les contours des corps entre les draps. »« La mère porte le fils de l’homme, la sainte lave les péchés. La putain baise la lie de l’humanité. Puis est venue Marie-Madeleine, qui a sanctifié le métier. Depuis elle, les putains jouent les infirmières, essuient les pieds de Jésus condamné, sèchent les larmes, noient dans leur ventre le mal de vivre, les vices et la fureur, consolent le cœur des amants empoisonnés. Les putains appartiennent aux hommes, mais ne portent pas leur descendance. À elles la douleur du monde, aux autres celles d’enfanter. »

Mon avis : Début octobre, je vais aller à la rencontre de Wendy Delorme à la librairie La Nuit des Temps, pour la sortie de son nouveau livre, et j'avais envie de découvrir l'autrice que je ne connaissais pas jusqu'alors... C'est ainsi que j'ai commencé cette lecture, sans vraiment savoir de quoi il en retournait. 

Dans cet ouvrage autobiographique, Wendy Delorme nous parle de trois figures : la Mère, la Sainte et la Putain, qui sont imposées par la société, qui attend des femmes qu'elles soient tout à la fois, qu'elles remplissent tous ces rôles. L'autrice nous parle de sa rencontre amoureuse et de sa sexualité de manière brute et très intime, nous dépeint sa vision des choses, elle nous parle aussi de la gestation d'un enfant de mots.  

Ce livre pourrait parfois nous mettre mal à l'aise, et j'admets que le côté cru des termes employés m'a un peu gênée au départ, mais j'ai fini par m'y habituer et le trouver naturel. Ce livre parle de la féminité, de l'amour et de la sexualité. 

Wendy Delorme appréhende les sentiments enfouis des êtres humains, dans toute leur complexité. 

14/20

4 commentaires:

  1. Je suis heureuse que l’ouvrage t’ait plu, j’ai eu tendance à penser qu’il te dérangerait plus, et je m’excuse de ce jugement infondé. Pour ma part, je lis son dernier opus que j'apprécie nettemement moins, pas parce qu’il est qualitativement en dessous mais parce qu’il me touche moins. En revanche, il devrait peut-être davantage te correspondre.

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    1. Aucun problème, je t'avoue que lorsque je l'ai commencé j'étais un peu dubitative...!

      D'accord, nous en reparlerons, je vais peut-être te l'emprunter - si tu le souhaites - pour le lire avant la rencontre, mais je doute en avoir le temps.

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    2. Avec plaisir ! Tu peux passer chez moi quand tu veux et le récupérer. Tu m’en diras des nouvelles !

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    3. Je n'aurais pas le temps avant la rencontre... Je verrais plus tard :)

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