jeudi 28 décembre 2017

Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale, de Titiou Lecoq



Auteur.trice.s : Titiou Lecoq
Éditeur.trice : Fayard
Pages : 236
Date de parution : 4 octobre 2017
Genre.s : Essai

Synopsis : « Un jour, je me suis demandée : pourquoi est-ce moi qui ramasse les affaires qui traînent ? Je n’ai trouvé qu’une seule réponse. Parce que je suis une femme qui vit avec un homme et deux enfants et que, conséquemment, les corvées, c’est pour ma gueule.
Être une femme, ce n’est pas seulement l’idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c’est le souci permanent des autres et du foyer, c’est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L’égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu’elles doivent s’occuper de tout et tout le monde, et d’elles en dernier, s’il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée.
Cette féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l’espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ? Et si le combat féministe devait encore et toujours se jouer dans la vie quotidienne de chacune et chacun, chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale ?

Mon avis : Pour la première fois, je lis un livre de Titiou Lecoq et c'est une bonne découverte puisque je la débute avec un essai féministe. Un peu différent de ce que nous pouvons voir habituellement, nous allons parler ici des tâches ménagères...! 

Ne fuyez pas ! Nous avons ici un livre qui aborde des tas de sujets différents : l'espace public, le harcèlement de rue, la charge mentale, l'inégalité salariale... Tout en se basant sur des sources et des statistiques, l'autrice nous explique en quoi la mauvaise répartition des tâches ménagères influence et renforce le sexisme. 

Et, surtout, cela fait réfléchir, même pour les personnes plus ou moins déconstruites - ce que je pense être. Quand bien même nous tentons d'instaurer des règles afin que chacun.e participe tout autant à la propreté du foyer, des inégalités persistent... ne serait-ce que parce que c'est souvent la femme (dans les couples hétéros, j'entends) qui porte la charge mentale.  

Titiou Lecoq a réussi à dire ce que je pensais et que je ne sais pas toujours exprimer. Tout en gardant un trait d'humour (en appelant par exemple son mari "Monsieur Chaussette", parce que ce dernier les laisse traîner), elle a su aborder une vérité qui n'est pas si simple à entendre. Féministe depuis des années, j'ai réussi à faire réfléchir mon copain sur le sujet, et cette lecture a été pour moi l'occasion d'aborder avec lui la charge mentale (et les chaussettes qui peuvent être laissées par terre). 

En somme, c'est un essai qui nous fait cogiter et permet de réfléchir aux situations de la vie quotidienne et à notre propre foyer. Selon moi, tout le monde devrait le lire, et le Monde irait déjà un peu mieux.

17/20

3 commentaires:

  1. Il a l'air super intéressant, je le note :)

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  2. Un super livre dont j'ai aussi publié la chronique ! J'en parle depuis un moment avec mon ami, mais cette fois ça a marqué le coup, car il m'a suffit de lire des passages à haute voix, sans commenter, pour qu'il se sente visé et un peu énervé. C'étaient des passages très justes, et le fait qu'ils soient écrits dans un livre, et non pas seulement le fruit de mes propres analyses, je pense que ça a joué. Depuis il prend des initiatives, alors qu'avant il faisait quand je lui demandais.

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