dimanche 30 décembre 2018

The hate u give : La haine qu'on donne, d'Angie Thomas


Auteur·trice·s : Angie Thomas
Traducteur·trice·s : Nathalie Bru
Éditeur·trice : Nathan
Pages : 493
Date de parution : 5 avril 2018
Genre·s : Roman, jeunes adultes

Synopsis : Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police.
Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes.
Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

Mon avis : Ce roman me fait de l’œil depuis sa sortie, et ma merveilleuse et chère amie Céline me l'a offert cet été (par ailleurs, je vous invite à visiter son blog : Éprise de paroles, il est très chouette). Avec l'adaptation cinématographique qui arrive dans les salles fin janvier, je me suis enfin décidée à le lire. 

Nous sommes aux États-Unis, à Garden Heights, le quartier où Starr a grandi. C'est une adolescente noire de seize ans qui jongle un peu entre deux personnalités parce qu'elle va dans un lycée (à une heure de chez elle) composé en grande majorité de blanc·he·s. Elle ne veut pas passer pour une "meuf de ghetto" et fait bien attention à la manière dont elle se comporte... Mais dans son quartier, les guerres de gangs, la drogue et les descentes de police sont fréquentes. 

Un soir, en accompagnant une amie à une soirée, elle va retrouver Khalil, un ami d'enfance et, sur le chemin du retour, il va se faire contrôler par un policier blanc. Alors que ce dernier lui ordonne de ne pas bouger, le jeune homme se penche pour demander à Starr comment elle va, et le flic lui tire dans le dos, à plusieurs reprises. Khalil meurt, et Starr est la seule témoin. Elle va devoir décider si elle raconte ce qui s'est passé ou si elle se tait. 

À travers ce roman, Angie Thomas s'inspire de faits réels. En effet, les crimes racistes commis par la police aux États-Unis sont fréquents (et en France également : Zyed et Bouna, Adama Traoré, Babacar Gueye, pour ne citer qu'eux...) et ils sont encore trop peu dénoncés. C'est ce que l'autrice fait avec cet ouvrage, et d'une très bonne manière. 

L'écriture est plutôt simple mais son authenticité m'a plu, et les mots ont su me toucher. J'ai apprécié un certain nombre de passages, comme par exemple : "On dirait qu'ils passent leur temps à parler de ce qu'il a peut-être dit, de ce qu'il a peut-être fait, de ce qu'il n'a peut-être pas fait. Je ne savais pas qu'un mort pouvait être inculpé de son propre meurtre, vous le saviez, vous ?"

Oui, car dans ce roman étiqueté "jeunes adultes", il y a des punchlines très lourdes. Bien que j'en attendais beaucoup plus (trop, peut-être ?), cette histoire a su me toucher et me convaincre. Elle est percutante et dénonce ce que de nombreuses personnes évitent de dire : le racisme ordinaire et systémique et les violences policières. 

16/20

(J'ajoute une petite chanson qui, elle aussi, dénonce.)


2 commentaires:

  1. Ta chronique est très intéressante et je pense que cet ouvrage est nécessaire, pour les adultes effectivement mais surtout pour les adolescent-e-s, d'autant plus si la plume est accessible, les propos n'en seront que davantage pédagogiques.

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    1. Merci pour ton commentaire et ce compliment.

      Je suis d'accord, cet ouvrage est vraiment nécessaire !

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