Auteur·trice·s : Mona Chollet
Éditeur·trice : La Découverte
Collection : Poche
Pages : 289
Date de parution : 2015
Genre·s : Essai, sociologie
Synopsis : Soutiens-gorge
rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la
chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme
symbole de libération : la « tyrannie du look » affirme aujourd'hui son
emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant
presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées,
témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre
dans ce livre comment les industries du « complexe mode-beauté»
travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique
sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son
corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un
processus d'autodévalorisation qui alimente une anxiété constante au
sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas
savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un
état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps
pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur
tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre
les inégalités au travail.
Mon avis : Dans cet ouvrage, Mona Chollet s'attaque aux injonctions qui pèsent lourdement sur les épaules des femmes pour qu'elles soient belles et féminines, et qui sont amenés par les discours de la mode, du mannequinat, du cinéma et de la presse (notamment celle intitulée "presse féminine").
Sur près de 300 pages, l'autrice décrypte les différentes injonctions (il faut être mince, blanche, jeune, idéalement blonde, parfaitement épilée, toujours bien apprêtée et maquillée, etc.) auxquelles les femmes Occidentales doivent faire face (et se plier). Pour parvenir à cet idéal de beauté, il faut consommer, toujours plus.
Bien qu'ayant l'impression d'être plutôt "avancée" dans mes réflexions autour du féminisme (je lis des articles et livres sur le sujet depuis plusieurs années maintenant), l'essayiste a pu m'apprendre des choses ou pousser plus loin certaines de mes idées (par exemple, je n'avais jusque-là pas vraiment pensé à ce que les femmes devenues stars pouvaient vivre), et les chapitres sur les critères de beauté blanc, sur l'anorexie et la chirurgie ont été particulièrement instructifs pour moi.
C'est avec beaucoup de colère que j'ai refermé ce livre. Mona Chollet ne mâche pas ses mots - je la trouve même parfois très virulente envers d'autres femmes - et dépeint un tableau très sombre mais réaliste. Il est grand temps que les choses changent, et, même s'il est compliqué de déconstruire ce que la société nous a fait intégrer, Beauté fatale va sans aucun doute m'aider dans cette démarche.
Un livre glaçant, révoltant, mais indispensable !
16/20
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