Auteur.trice.s : Bertrand Russell
Traducteur.trice.s : Michel Parmentier
Éditeur.trice : Allia
Collection : Petite collection
Pages : 39
Date de parution : 2002
Genre.s : Essai, philosophie
Synopsis : Avec ce livre écrit en 1930, l’éditeur poursuit son propre éloge de la
paresse, pour installer une véritable collection. Et dans ce livre comme
dans les autres, c’est «la morale du travail de l’Etat esclavagiste»
qui est stigmatisée, l’oisiveté étant supposée nous en libérer. Bien
sûr, cette volonté éditoriale est à mettre en perspective avec les
changements que créent les trente-cinq heures. C’est-à-dire un monde
dans lequel l’on ne cesse de prédire l’avènement de la société du
loisir. Alors, la paresse, une idée révolutionnaire ? Pas si simple.
Ce que ne voyait pas Russel, c’était que travail et loisir formaient un système. Le temps social d’avant la fabrique, par exemple, était un temps poreux, ouvert à l’interruption fortuite ou récréative. Le temps du manœuvre, discontinu et souvent inscrit dans une logique domestique, ne connaissait ainsi ni le travail, ni le loisir. Avec la Révolution industrielle est apparu un nouvel usage social du temps, dont le travail devint le référent absolu. Le temps libre, hors fabrique, s’est ainsi organisé sur son modèle. De fait, la mouvance socialiste, tout comme la bourgeoisie réactionnaire, ont défendu une même conception du loisir ouvrier, comme temps disponible à l’éducation. Il faudra attendre les années 1950 pour que s’affirme une conception ludique des loisirs, toujours suspecte d’être débilitante. La notice du traducteur de Russel renvoie à la même problématique. S’inquiétant de l’inexactitude du terme de loisir, auquel il préfère la notion antique d’otium, il ne fait que réactualiser la suspicion du XIXe siècle à l’égard du divertissement non cultivé. Russel ne fait pas exception. S’il combat la morale du travail, c’est au nom d’une morale aristocratique qui vante les valeurs de la distinction, source de l’épanouissement de soi.
Ce que ne voyait pas Russel, c’était que travail et loisir formaient un système. Le temps social d’avant la fabrique, par exemple, était un temps poreux, ouvert à l’interruption fortuite ou récréative. Le temps du manœuvre, discontinu et souvent inscrit dans une logique domestique, ne connaissait ainsi ni le travail, ni le loisir. Avec la Révolution industrielle est apparu un nouvel usage social du temps, dont le travail devint le référent absolu. Le temps libre, hors fabrique, s’est ainsi organisé sur son modèle. De fait, la mouvance socialiste, tout comme la bourgeoisie réactionnaire, ont défendu une même conception du loisir ouvrier, comme temps disponible à l’éducation. Il faudra attendre les années 1950 pour que s’affirme une conception ludique des loisirs, toujours suspecte d’être débilitante. La notice du traducteur de Russel renvoie à la même problématique. S’inquiétant de l’inexactitude du terme de loisir, auquel il préfère la notion antique d’otium, il ne fait que réactualiser la suspicion du XIXe siècle à l’égard du divertissement non cultivé. Russel ne fait pas exception. S’il combat la morale du travail, c’est au nom d’une morale aristocratique qui vante les valeurs de la distinction, source de l’épanouissement de soi.
Mon avis : Ce livre m'a été offert par une amie qui l'avait beaucoup aimé et qui tenait visiblement absolument à ce que je le lise. Je comprends pourquoi maintenant. Et c'est parfaitement la lecture dont j'avais besoin. J'admets que j'avais quelques craintes, ne connaissant rien en philosophie (je n'avais pas de philo au lycée, et je ne lis pas ce genre de livres), je me disais que je n'allais peut-être rien comprendre. Au final, c'était bien plus accessible que ce que j'imaginais.
Dans un court texte, Bertrand Russell a écrit, en 1930, un éloge de l'oisiveté... Nous pourrions dire de la paresse, même, mais non, c'est plutôt un éloge aux loisirs. Il dénonce les problèmes causés par le travail, et surtout par l'importance que nous lui donnions. Aujourd'hui encore, une personne qui n'effectue pas un travail rémunéré est mal considérée... J'irais même jusqu'à dire : si nous n'effectuons pas un travail rémunéré qui ne nous passionne pas, ce n'est pas vu comme un travail. Et les personnes qui aimeraient consacrer plus de temps à leurs loisirs sont vues comme fainéantes.
Je réfléchis de plus en plus au rapport que j'entretiens avec l'emploi. Actuellement, j'ai un boulot que je trouve inintéressant, et qui ne m'apporte rien d'enrichissant, et absolument aucun plaisir. Juste de l'argent, et sûrement un moyen de ne pas être cataloguée comme une personne qui profite de la société. Je trouve ces idées malsaines, et je pense qu'il n'est pas bon de ne voir la vie que par le travail.
Alors, cet essai m'a fait cogiter encore plus. Les réflexions de Bertrand Russell sont intéressantes, ces analyses sont pertinentes et réalistes. C'est un essai que tout le monde devrait lire, pour repenser son rapport au travail, et se laisser la possibilité de faire plus de choses qui nous font plaisir.
15/20
J'en prends note :)
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