mercredi 7 octobre 2015

La tombe des lucioles, d'Akiyuki Nosaka


Akiyuki Nosaka 
Contemporain
Philippe Picquier, collection Poche
144 pages
6 janvier 2015

Synopsis : C'est avec ces deux récits admirables et particulièrement bouleversants, couronnés en 1968 par le prix Naoki, l'une des plus hautes distinctions littéraires, que Nosaka conquit la notoriété. Peu de temps auparavant, Mishima avait applaudi à son premier roman : "Les Pornographes", roman scélérat enjoué comme un ciel de midi au-dessus d'un dépotoir. La Tombe des lucioles, visionnaire et poignant : l'histoire d'un frère et d'une soeur qui s'aiment et vagabondent dans l'enfer des incendies tandis que la guerre fait rage et que la faim tue. Voici une prose étonnante, ample, longue, proustienne dans le sens qu'elle réussit à concentrer en une seule phrase des couleurs, odeurs et dialogues, mais prose très violente, secouée de mots d'argot, d'expressions crues, qui trouvent ici une beauté poétique et nouvelle, d'images quasi insoutenables - prose parcourue d'éclairs. 

Mon avis : Il y a quelques mois, j'ai visionné le film d'animation produit par les Studios Ghibli, Le tombeau des lucioles, et j'avais été totalement bouleversée par ce film, qui figure parmi mes préférés de tous les temps. Alors, forcément, j'avais envie de découvrir le livre, puisque le film s'est basé là-dessus. 

J'ai été très surprise de voir que La tombe des lucioles était en fait un recueil de deux nouvelles, La tombe des Lucioles et Les algues d'Amérique, ce qui allait me permettre de mieux découvrir l'auteur. 

La tombe des Lucioles est un récit particulièrement bouleversant sur la guerre, où un frère, Seita, et sa petite sœur, Setsuko, vont devoir se débrouiller seuls. En lisant cette nouvelle, les images du film allaient et venaient dans mon esprit, même si, globalement, j'ai été moins traumatisée que lors du visionnage du film - peut-être parce que je connaissais déjà l'histoire. Encore une fois, je l'ai trouvée très triste, et très belle. Nous sommes immiscés dans l'horreur de la guerre, et des problèmes que cela engendre, comme la faim et la maladie. C'est beau et poétique. 

J'ai moins apprécié Les algues d'Amérique, qui nous parle d'un Japonais, Toshio, qui ne peut s'empêcher de penser souvent à son expérience de la guerre. Lorsque sa femme propose à deux américains qu'elle a rencontrés de venir chez eux quelques temps, Toshio a d'abord du mal à s'y faire. Ici, on nous laisse entendre que l'Américain reste l'ennemi même lorsque la guerre est terminée. Le récit n'est pas triste, et beaucoup plus cynique. 

J'ai bien aimé l'écriture de Nosaka même si j'aurais aimé voir quelques paragraphes, car nous n'avons pas le temps de "reprendre notre souffle", tout se suit et s'enchaîne.

3 commentaires:

  1. J'en entends beaucoup parler en ce moment. Je n'ai jamais vu le film (que j'ai très envie de voir) et le livre me fait envie également.

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  2. Merci pour cette découverte, je pense que je le lirai :)

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  3. Il a l'air pas mal à découvrir, pourquoi pas tiens :)

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