Maus : un survivant raconte, l'intégrale, de Art Spiegelman

Auteur : Art Spiegelman
Illustrateur : Art Spiegelman
Traducteur : Judith Ertel
Genre : Bande-dessinée, historique, témoignage, autobiographie
Éditeur : Flammarion
Parution : 1er novembre 1998
Pages : 296
Prix : 30 euros
ISBN : 978-2080675347

Synopsis :

Maus est une bande dessinée d'Art Spiegelman. Elle raconte, à travers le dialogue de l'auteur et de son père, juif polonais, survivant des ghettos et d'Auschwitz, l'histoire des persécutions nazies, depuis les premières mesures anti-juives jusqu'à l'effondrement du Troisième Reich et l'immédiat après-guerre.

Mon avis :

Cette intégrale comprend Mon père saigne l'Histoire et C'est là que mes ennuis ont commencé. L'histoire ? C'est une sorte d'autobiographie. Art Spiegelman est le fils d'un survivant de la Seconde Guerre Mondiale, et des horreurs commises par les nazis sur les Juifs polonais. L'holocauste c'est un sujet qui a été largement abordé au travers de différences fictions, témoignages, documentaires... En tout premier lieu, Maus semble n'être qu'un livre de plus sur ce thème, mais il n'en est rien. Les dessins, réalisés en noir et blanc, sont percutants. Art Spiegelman a choisi de faire une représentation très intéressante des différents personnages. Ainsi, les Juifs sont représentés sous la forme de souris, les nazis de chats, ou encore les polonais de cochons. Et, bien sûr, l'histoire, c'est le chat qui veut attraper la souri.

Un fils interroge son père, Vladek, sur la Seconde Guerre Mondiale, du début à sa fin. Alors, le père raconte : comment il a rencontré sa mère, les années 30, les inquiétudes avant que la Guerre n'éclate, le commencement, la peur, la fuite, les camps de concentration, les horreurs qu'il a vues et vécues... L'histoire se réalise en plusieurs temps : d'un côté, on voit ce père, devenu plus qu'avare (à tel point qu'il en était agaçant), raconter à son fils son histoire, on les voit dans leur présent ; et, d'un autre côté, on voit ce qu'il nous raconte. Tout au long des 296 pages, on va donc alterner entre le présent et le passé.

Comme c'est une bande-dessinée sur l'Holocauste, vous avez bien sûr droit aux images. Le fait que les personnages soient représentés par des animaux permet d'atténuer l'horreur de la chose, de ce qu'on connait, qu'on se représente sans jamais y arriver, mais c'est néanmoins très dur. D'une part, parce que les animaux ne sont pas sans ressentir de sentiments, et d'autre part, parce qu'on sait que ces dessins représentent une réalité qui a existé.

On s'interroge également sur notre devoir de mémoire et, d'une certaine façon, de culpabilité. Art se pose lui même la question, s'en veut d'avoir eu une vie plus facile que celle de ses parents qui ont tous les deux vécu ces horreurs. Le père s'en veut également d'y avoir échappé, d'être un survivant.

C'est histoire est vraiment très intéressante, puisqu'elle porte beaucoup sur la notion de culpabilité des protagonistes. Alors bien sûr, vous en avez vu pleins, des histoires sur la Seconde Guerre Mondiale, mais je dois dire que Maus vaut vraiment le détour. Ce n'est pas pour rien qu'il est qualifié comme étant une référence en matière de bandes-dessinées !