mercredi 3 octobre 2018

Shangri-La, de Mathieu Bablet


Illustrateur·trice·s : Mathieu Bablet
Scénariste·s : Mathieu Bablet
Éditeur·trice : Ankama
Collection : Label 619
Pages : 222
Date de parution : 2 septembre 2016
Genre·s : Bande-dessinée, science-fiction

Synopsis : L'espace infini. L'Homme et Tianzhu Enterprises. Tianzhu TV, TZ-Phones, Tianzhu-Tab, Tianzhu Fitness, Tianzhu Burgers, Tianzhu Immobilier, Tianzhu Bank... Le monde est parfait car Tianzhu Enterprises veille à votre bonheur.

Mon avis : Ayant offert il y a quelques mois ce livre à mon petit ami, j'étais moi aussi curieuse de le découvrir, d'autant plus qu'il l'avait adoré. Je savais qu'on était dans de l'anticipation, et j'avais une vague idée des thématiques abordées sans vraiment connaître le sujet... 

Nous sommes dans le futur, dans une société vivant à bord d'une station spatiale suite à la catastrophe écologique du 21ème siècle. Un million de personnes cohabitent, et tout le monde travaille pour Tianzhu, l'entreprise qui possède absolument tout. Les gens bossent pour consommer, acheter, jeter, acheter de nouveau... Et Scott ne semble pas s'en plaindre, jusqu'à ce que son frère, Virgil, avec plusieurs de ses ami·e·s, remette ça en question... 

Par moments, notamment au début, je n'ai pas compris l'histoire. Le scénario est très complexe, si bien que je m'y suis parfois perdue... Et la fin m'a laissée un peu perplexe et songeuse, mais au moins m'a-t-elle fait réfléchir. J'imagine que c'est justement ce que Mathieu Bablet, le scénariste et illustrateur, cherchait à faire. 

En effet, il y a une véritable critique de la société de consommation à travers les agissements de ces personnages du futur, qui somme toute ressemblent vraiment à ce que nous faisons. Consommer et acheter sans réfléchir. Dans cette société, tout le monde cherche à penser comme les autres et à faire pareil. C'est un peu du déjà-vu mais le propos n'en reste pas moins intéressant. 

J'ai beaucoup aimé le fait qu'il y ait des aminoïdes (des animaux-humains) et que les difficultés de cohabitation entre eux et les humains soient abordés, parce que ça m'a semblé tristement réaliste. À travers ça, Mathieu Bablet parle de rejet de la différence et de spécisme (le fait de faire des hiérarchies entre les espèces, et de considérer l'espèce humaine comme étant supérieure à toutes les autres) de manière très intelligente. 

L'écologie est bien sûr une thématique centrale de l'histoire, ce qui encore une fois est un peu déjà-vu, mais plutôt bien amené... Et à l'heure où la catastrophe environnementale pointe le bout de son nez, cette piqûre de rappel de ce que pourrais devenir l'avenir fait du bien. 

Au niveau des illustrations, je les ai trouvées un peu inégales... Autant, j'étais subjuguée par certaines planches, que je trouvais magnifiques, et par le jeu des couleurs, autant les visages des personnages ne me plaisaient pas et, surtout, certains d'entre eux se ressemblaient, si bien que je me perdais un peu... Mais globalement, les dessins sont très réussis et fourmillent de détails. 

Pour conclure, c'est une très chouette bande-dessinée avec quelques défauts, mais qui aborde une véritable critique de la société de consommation, et qui a le mérite d'aborder brillamment le spécisme et l'écologie. 

16/20

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