mercredi 14 juin 2017

L'Arabe du futur, de Riad Sattouf

Auteur·trice·s : Riad Sattouf
Illustrateur·trice·s : Riad Sattouf
Scénariste·s : Riad Sattouf
Éditeur·trice : Alla
Genre : Bande-dessinée, autobiographie

Synopsis : Un roman graphique où Riad Sattouf raconte sa jeunesse dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Hafez al-Assad.

Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.
En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n'aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête: que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.

Mon avis :

Tome 1 (158 pages) : L'Arabe du futur, c'est une autobiographie de Riad Sattouf, un métis dont la mère est bretonne et le père syrien. Avec sa chevelure blonde, il attire le regard. La famille Sattouf va devoir s'exiler en Libye avant de passer quelques années en Syrie, où Riad sera élevé, par son père, professeur, dans le "culte" des dictateurs (d'abord de Kadhafi puis Hafez al-Assad, le père de Bachar al-Assad). 

Dans ce premier tome, l'auteur nous raconte son enfance en Libye, son court séjour en Bretagne et son emménagement en Syrie. Durant tout ce temps, son père souhaite qu'il devienne un "arabe du futur", qu'il aille à l'école, qu'il soit éduqué, qu'il travaille... 

Cette histoire est riche d'enseignements pour quelqu'un comme moi qui n'a que peu de connaissances sur les autres cultures et les autres pays... J'ai suivi la famille Sattouf dans des péripéties à la fois drôles et touchantes.

Les illustrations sont plutôt simples, avec des couleurs de fond qui changent en fonction de l'époque et des pays dans lequel se déroule l'histoire. 

J'ai passé un très bon moment de lecture et j'ai vraiment hâte de découvrir la suite !

16/20

Tome 2 (158 pages) : Nous sommes en 1984, Riad a désormais 6 ans et va à l'école, en Syrie. Le papa de Riad, Abdel, veut rester auprès de sa mère qui est âgée et compte construire une villa pour sa famille. 

L'auteur nous donne de petits détails sur la vie quotidienne, en nous livrant des souvenirs qui sont authentiques mais qui ne font pas forcément rêver. Nous voyons, petit à petit, le père de Riad s'enfoncer dans un mode de pensée très différent de celui de sa femme, qui ne va pas se gêner pour donner son avis. 

Les moments à l'école sont très violents, puisque Riad, avec ses boucles blondes, passe pour un Juif auprès de ses camarades qui le chahutent, et à la moindre parole prononcée à quelqu'un en classe, les élèves reçoivent des coups de bâtons sur les mains. 

Ce second tome ressemble au premier, même si je l'ai un peu moins aimé, j'ai apprécié de voir le personnage grandir et de connaître sa vision sur le monde qui l'entoure en Syrie, et la suite promet d'être très bonne...

15/20

Tome 3 (150 pages) : Le troisième tome débute en 1985, et Riad à désormais 7 ans. Il vit toujours en Syrie avec sa famille. Son père donne des cours et sa mère, Clémentine, reste à la maison pour s'occuper de Yahya, le petit dernier. Elle a parfois du mal à vivre dans un endroit reculé avec peu de confort, et somme son mari de partir vivre ailleurs. 

Elle veut aussi absolument fêter Noël et Abdel, son mari, va accepter. Mais les produits pour les fêtes coûtent très chers, et il va falloir débourser pas mal d'argent... et Riad va aussi voir que tout le monde ne fête pas Noël. 

Le choc des cultures est plus important. Clémentine et Abdel parlent de l'Arabie Saoudite, et ont des points de vue qui divergent, par exemple... 

C'était un plaisir de retrouver les différents protagonistes, de les voir évoluer petit à petit... et vu la fin de ce troisième tome, le quatrième promet d'être intéressant !

16/20

Tome 4 (280 pages) : Dans ce volume, nous sommes en 1987 au départ et Riad est a neuf ans, puis nous le voyons grandir et devenir adolescent (l'histoire s'achève en 1992). Il est reparti vivre en Bretagne avec sa mère et ses frères, tandis que son père travaille en Arabie Saoudite. 

Ce dernier leur téléphone de temps en temps, puis toute la famille va se retrouver, tantôt pour retourner en Syrie, d'autres fois pour la France. Nous voyons les deux parents se disputer de plus en plus souvent, et le père devenir de plus en plus intégriste, raciste et misogyne (ou alors, le petit Riad n'en prenait pas conscience avant). À plusieurs reprises, j'ai été choquée par les propos qu'il pouvait tenir (négationnisme, utilisation du n-word, etc.) et donc peu surprise de voir Clémentine, la mère de Riad, se rebiffer contre son mari. 

Cette fois, les personnages passent plus de temps en Bretagne (au Cap Fréhel puis à Rennes) qu'en Syrie, puisque Riad semble avoir plutôt été dans un collège en France. Les deux pays sont toujours colorisés de manière différente afin qu'on puisse les distinguer clairement, dans des tons roses ou bleus. 

L'histoire est de plus en plus intéressante mais aussi dramatique, et j'ai senti un véritable tournant avec ce quatrième tome (qui, par ailleurs, est bien plus épais que les précédents). Le personnage de Riad grandit et il prend plus conscience du monde qu'il l'entoure. C'est passionnant, et l'histoire se termine sur un tel cliffhanger que je n'ai qu'une hâte : lire la suite !

16/20 

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