jeudi 12 avril 2018

Jesse le héros, de Lawrence Millman


Auteur.trice.s : Lawrence Millman
Traducteur.trice.s : Claro
Éditeur.trice : Sonatine
Pages : 206
Date de parution : 15 mars 2018
Genre.s : Roman noir

Synopsis : 1968, Hollinsford, New Hampshire. Élevé par son père, Jesse a toujours été un outsider au comportement inquiétant, rejeté par les autres enfants du village. Avec l’adolescence, les choses ne s’arrangent pas. On l’accuse aujourd’hui d’avoir violé une jeune fille, on le menace d’un placement en institution spécialisée. Mais tout ce qui préoccupe Jesse, ce sont les images du Vietnam, qu’il suit obsessionnellement à la télévision, celles de cette guerre où est parti son frère Jeff, qu’il idolâtre. Lorsque celui-ci, démobilisé, revient au pays, rien ne se passe comme Jesse l’espérait. Et c’est pour notre héros le début d’une escalade meurtrière à la noirceur extrême.

Entre le Holden Caulfield de L’Attrape-cœur et le Patrick Bateman d’American Psycho, Jesse est difficile à situer. Est-il la victime d’un handicap mental, d’un contexte familial perturbé, d’une société où fleurissent les images violentes, ou bien un tueur en série sans empathie, capable d’éliminer ses contemporains aussi facilement que ces rats sur lesquels il aime tirer ? Lawrence Millman nous abandonne entre ces hypothèses perturbantes, jusqu’aux dernières pages du livre et leur étonnante conclusion.

Un chef-d’œuvre du noir enfin extirpé de l’oubli.

Mon avis : Quand Léa a proposé aux membres du Picabo River Book Club un partenariat avec Sonatine pour ce livre, je n'ai pas hésité une seconde après avoir pris connaissance du résumé. Nous suivons Jesse, un jeune garçon qui semble-t-il est handicapé mental et qui est élevé par son père. Il est accusé d'avoir violé une fille, et menacé d'être envoyé à Concord, une institution spécialisée. 

Il n'a absolument pas envie d'y aller et préfère regarder la guerre au Vietnam à la télévision, dans l'espoir d'apercevoir son grand-frère Jeff qui se bat là-bas. Lorsque ce dernier revient, en permission, Jesse est ravi de retrouver celui qu'il admire tant, mais rien ne se passe comme prévu. 

Avec comme toile de fond la guerre du Vietnam, nous allons rencontrer un anti-héros qui tient des propos monstrueux et qui commet des actes terribles, mais dont il n'est pas pleinement responsable. La violence qui émane de ce livre est telle que j'ai eu besoin de plusieurs moments pour souffler, et c'était d'autant plus complexe que Jesse, qui n'aspire qu'à être un héros dans son pays, ne prend même pas conscience de ce qu'il fait. 

Nous sommes dans les années 60, aux Etats-Unis, et Lawrence Millman nous parle de la manière dont les troubles mentaux étaient traités à l'époque. Toute l'histoire n'est que tension et violence, entre la guerre du Vietnam et le comportement de Jesse. Le style d'écriture est assez brut, ce qui correspond bien à l'univers. 

C'est une histoire déroutante, un formidable roman noir que j'ai aimé lire.

Je remercie Léa, le Picabo River Book Club (un formidable club de littérature nord-américaine, que je vous invite à rejoindre) et les éditions Sonatine de m'avoir permis de le découvrir.

15/20


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