Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal

Auteure : Maylis de Kerangal

Genre : Contemporain

Éditeur : Verticales

Parution : 2 janvier 2014

Pages : 281

Prix : 18 euros 90

ISBN : 978-2070144136

Synopsis :

« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Mon avis :

Réparer les vivants, c'est le genre de livre qui nous marquera d'une manière ou d'une autre. Je suis sortie de ce roman un peu ébahie, malgré le thème dramatique abordé. Simon Limbres, un jeune homme de dix-sept ans, revient du surf avec ses amis. Ils ont un accident de voiture, et Simon se retrouve dans un état très grave. Le diagnostic est clair : mort cérébrale, il ne pourra pas s'en sortir. Néanmoins, ses organes (son cœur, ses poumons, son foie et ses reins) sont intacts et permettraient de sauver la vie d'autres personnes, malades. Ainsi, nous faisons la rencontre de Simon et de sa famille en deuil, mais aussi de Claire Mejean, une femme d'une cinquantaine d'années au cœur défaillant qui attend un organe compatible. 

C'est l'histoire d'un don d'organes, mais c'est aussi bien plus que ça. Un roman plein d'humanité, dont le but n'est absolument pas de faire pleurer dans les chaumières, mais d'apporter quelque chose au lecteur car au-delà du décès de Simon, il y a aussi la décision de sa famille de faire le don d'organes. Maylis de Kerangal a une plume très belle, et sait choisir les mots justes. L'auteure nous permet également de voir l'envers du décor d'un hôpital, de savoir comment se passe une transplantation. J'ai trouvé cet aspect-là particulièrement intéressant. S'il était déroutant pour moi de voir les dialogues insérés dans le texte sans la ponctuation pour aller avec, je m'y suis familiarisée assez rapidement et ça ne m'a pas dérangée plus que ça, finalement.

C'est un livre qui amènera à réfléchir sur le don d'organes, à se poser des questions, à s'y intéresser. C'est un livre plein d'humanité, qui, même s'il aborde le thème de la mort, du deuil, de la souffrance, n'en reste pas moins une ode à la vie.